Reprendre le contrôle technologique

Le 12 juin dernier, lors du Conseil des ministres, le Gouvernement français a franchi un cap : la souveraineté numérique de l’État devient une priorité nationale.
En toile de fond, une statistique alarmante : 83 % des dépenses numériques européennes sont captées par des acteurs extra-européens, notamment américains.
C’est l’équivalent de 264 milliards d’euros chaque année qui échappent à notre écosystème numérique.

Face à cette dépendance technologique, la France engage une transition vers un numérique souverain, avec :

  • La création d’un Observatoire dédié
  • Le développement de la commande publique souveraine
  • Le renforcement de la formation des talents numériques
  • Le soutien aux entreprises françaises du secteur IT

Mais ces mesures ne seront efficaces qu’à condition d’un engagement collectif, impliquant à la fois les institutions, les ministères, les entreprises publiques, et les prestataires technologiques souverains.

Dépendance numérique : une vulnérabilité stratégique

Derrière ces chiffres se cache une réalité préoccupante : les données sensibles de l’État et des collectivités reposent bien souvent sur des solutions non-européennes, peu transparentes et hors de notre juridiction.

Cloud, cybersécurité, outils collaboratifs, IA générative… dans bien des cas, l’État français délègue la maîtrise de ses actifs numériques critiques à des entreprises étrangères.

Cette situation constitue un risque systémique :

  • Perte d’accès aux données en cas de crise géopolitique
  • Application de lois extraterritoriales (ex : Cloud Act)
  • Dépendance technique en cas d’incident ou de litige
  • Exploitation ou transfert de données sensibles

L’affaire Snowden n’est plus un cas isolé. Elle est devenue un avertissement. La souveraineté numérique de l’État est donc une urgence stratégique, pas un confort.

Des infrastructures souveraines pour une action publique résiliente

La souveraineté ne se résume pas à une localisation géographique des données.
Elle implique une capacité pleine et entière à assurer la continuité des missions publiques, sans dépendre d’acteurs extérieurs.

Cela passe par :

Les ministères et collectivités doivent pouvoir fonctionner en toutes circonstances, sans se soumettre à des contraintes réglementaires étrangères ou à des risques de rupture de service.

À quoi bon des outils de cybersécurité avancés si, en cas d’incident, la reprise dépend d’un prestataire non-européen soumis à une autre juridiction ?

Choisir des solutions souveraines : un acte stratégique, pas technique

Le choix des outils numériques n’est plus neutre. Il ne s’agit plus seulement de comparer des performances ou des coûts.
Choisir une solution souveraine, c’est défendre une autonomie stratégique, une conformité juridique, et une maîtrise long terme.

En optant pour des solutions :

  • Développées en Europe
  • Hébergées sur des infrastructures souveraines
  • Auditées et interopérables avec les standards publics

… les institutions renforcent la sécurité de leur SI, tout en soutenant l’écosystème technologique français et européen.

La commande publique, en particulier, a un rôle d’exemplarité : chaque appel d’offres, chaque marché remporté par un acteur souverain envoie un signal fort aux autres administrations… et aux entreprises du secteur.

Vers un numérique d’intérêt général

La souveraineté numérique n’est pas un luxe, ni une posture protectionniste. C’est une condition de gouvernance indépendante et sécurisée.

Les États-Unis, la Chine, l’Inde ont tous fait le choix de confier leurs infrastructures critiques à des acteurs nationaux.

Pourquoi la France devrait-elle continuer à dépendre d’offres étrangères parfois incompatibles avec nos intérêts stratégiques ?

Ce questionnement se pose également à l’échelle européenne. Pourtant, la mise en œuvre tarde, freinée moins par des défis techniques que par des blocages culturels et mentaux.

En faisant le choix de solutions souveraines, les ministères, collectivités et agences publiques contribuent à l’autonomie numérique nationale, et renforcent la confiance dans l’action publique.

En bref : la souveraineté n’est pas un slogan, c’est une responsabilité

L’État donne l’impulsion. Aux DSI, RSSI et décideurs publics de prolonger l’élan.

La souveraineté numérique de l’État est désormais un enjeu de continuité d’activité, de sécurité, et d’innovation durable.

Nous avons les talents. Nous avons les solutions.
À nous de les choisir.

Sources :

Solutions Numériques – La souveraineté numérique au conseil des ministres

Journal du Net – La dépendance des entreprises européennes aux GAFAM est avant tout psychologique

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